Le Touriste
Vincent Duault (FR)
Le Touriste
Installation

«Nous avons été une génération privilégiée. L'ennemi avait un visage. La guerre disait son nom […] Aujourd'hui, les raisons de vivre et de mourir n'ont plus la clarté d'alors, et chacun s'interroge sur le sens de son propre combat, et en sort plus souvent meurtri que nous ne l'avons été.»
Ces mots écrits par mon Grand-Père après la Libération m'interpellaient. Ne l'ayant jamais connu, j'ai voulu en savoir plus sur ce qui l'a amené à les penser avant de les écrire.
Je suis parti sur les traces de son évasion de la France Occupée et de ses tribulations en Espagne et en Afrique du Nord avant de rejoindre l'Angleterre et la France Libre, en me laissant guider par un roman autobiographique écrit par un de ses compagnons parisiens, Jacques Mercier, que mon Grand-Père a retrouvé dans les geôles de Miranda; le titre du livre affiche lui-même un détachement feint face aux évènements: «Le Touriste».
J'ai ici essayé de retrouver la justesse des impressions qui ont pu traverser son esprit en orpaillant les indices existants sur place pour les observer au-delà de l'accoutumée. Observer, c'est sentir le temps respirer avant de le figer dans une photographie.
J'ai cherché à sentir la mémoire liquide de la lumière argentique respirer en intervenant sur les tirages dans la chambre noire, avec des passages du livre à l'esprit, pour transformer cette enquête en dédicace et chercher d'autres réponses…

L’auteur tient à remercier la famille Mercier et la famille Duault, ainsi que les Éditions Robert Laffont/Julliard pour la confiance qu’ils lui ont témoignée pour mener à bien ce projet.

Vincent Duault
Vincent Duault France
Promotion Jonas Mekas

Après avoir débuté dans la photographie publicitaire en tant que retoucheur infographiste 3D, j’ai progressivement orienté mon travail vers la prise de vues, jusqu’à mener aujourd’hui une exploration de la narration du réel que nous construisons à travers notre propre perception visuelle de l’existant. En effet, notre regard ne fait qu’interroger ce que nous voyons, dans un équilibre précaire entre constat visuel et évocation, la perplexité de notre conscience interpellant notre imagination. Aujourd’hui, mon travail s’organise dans plusieurs directions simultanées entre photographie, dessin et peinture, animé par le désir sensible de comprendre comment se forment les images à l’intérieur de nous-même.

Cursus

2019-2021 : Le Fresnoy Studio Nationale des Arts Contemporains, Tourcoing
2012-2015 : Ecole Nationale Supérieure de la Photographie, Arles
2007-2009 : Gobelins l'Ecole de l'Image, Paris

    Production : Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains